
On ne m'avait pas prévenu que ma vie serait rythmée par l'évolution de mes enfants et encore moins qu'il fallait que je me prépare psychologiquement à passer chaque étape.
La 1ère phase qui est "la création" est assez euphorique, on ne pense pas à soi mais à "nous", on se focalise sur l'organisation, l'accueil, la gestion. On crée son foyer, on anticipe à court terme et on fonce... sans réellement réfléchir. On est dans le présent, le terre à terre, le pragmatique.
La 2ème phase, on rentre dans "la fabrication" des petits êtres qui vont devoir évoluer sur notre terre. Et là, il est question de ne pas se louper car tout va se jouer dans les premières années. Comme on dit "ne pas louper l'coche" pour les mettre sur les rails. Ce n'est pas simple pour la simple raison que vous avez un handicap de masse : vous avez devant vous votre création dont vous êtes absolument dingue d'amour mais libre d'être qui elle veut. Elle peut être à la fois le miroir de ce que vous êtes et... en même temps un inconnu qu'il faut comprendre, tout en essayant de lui donner les bonnes clés de la vie (notion très utopique car qui les a réellement, ces clés...).
La 3ème phase, "l'envol", ça y est le job est fait (enfin si l'étape d'avant est réalisée), les fondations sont là, les valeurs sont données et les règles aussi. Cette période est complexe, cela peut être une période trouble pour beaucoup de parents car ils nous échappent ou du moins, ils veulent nous échapper, ils veulent casser le lien pour prendre leur envol et là il faut être prêts à devenir parfois un donneur de leçon, un exemple à ne pas suivre, un "has-been" et parfois "un ennemi". Il faut faire preuve de patience, d'abnégation, de tolérance et accepter de faire des erreurs (bah, oui, personne n'est parfait...), nous avons peu de choix qui se posent à nous si nous ne voulons pas les voir s'envoler... loin de nous.
La 4ème phase (et celle-ci je ne l'ai pas forcément vu venir), "l'absence", ça y est le plus gros de notre job de parent est derrière nous. Ils sont lancés. Et là, GRAND MOMENT... de vide ! Tout ce qui rythmé nos vies s'est envolé avec le meuble à casier de la chambre, le tapis de mamie et la vieille bouilloire (qu'ils ramèneront quand ils s'apercevront qu'elle ne leur sert pas...).
Je suis là (et je tape du pied) ! Et bon dieu, Qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état j'ère ?
Encore un fois, d'où ce blog, je suis en train de construire à plus de 50 ans la personne que j'aurai été si je n'avais pas eu d'enfants. Ce n'est pas si simple, la suite à venir...
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